Cybercinétose, quèsaco ?
La cybercinétose, communément appelée « mal du simulateur » ou « motion sickness » en anglais, est un trouble perceptif qui se manifeste lorsque les informations visuelles perçues par les yeux ne correspondent pas aux informations sensorielles perçues par l’oreille interne responsable de l’équilibre. Ce désaccord entre les différents sens peut provoquer des symptômes désagréables tels que des nausées, des vertiges, une sensation de malaise, voire des vomissements. La cybercinétose est souvent associée à l’utilisation de dispositifs de réalité virtuelle et de réalité augmentée, où les utilisateurs sont immergés dans des environnements virtuels générés par un casque posé sur le visage, qui couvre totalement le champ visuel (en cas de réalité virtuelle).
Actuellement, la réalité virtuelle connaît une croissance exponentielle dans le secteur de la formation en santé. De multiples entreprises présentent des scénarios virtuels exploitant cette technologie. Toutefois, il est essentiel de ne pas se laisser emporter par l’effet impressionnant de cette innovation. Voici quelques mesures de précaution à prendre en compte lors de l’utilisation de la réalité virtuelle.
Cybercinétose, comment l’éviter ?
Pour éviter la survenue de la cybercinétose et profiter pleinement de l’expérience de réalité virtuelle, certaines bonnes pratiques doivent être suivies :
Limiter le temps d’exposition
Pour les personnes sensibles ou novices à la réalité virtuelle, il est recommandé de commencer par des séances courtes et augmenter progressivement la durée d’utilisation. Le maximum conseillé étant de 20 min par utilisateurs.
Faire des pauses régulières
Il est essentiel de faire des pauses fréquentes pour permettre à l’organisme de se réadapter à la réalité physique et spatiale.
Choisir des environnements stables
Opter pour des environnements virtuels avec des mouvements lents, avec beaucoup de finesse et de précision dans les gestes à réaliser et de fluidité plutôt que des scénarios agités, peut aider à réduire les risques de cybercinétose.
Utiliser des casques de qualité
Les casques de réalité virtuelle de meilleure qualité offrent une meilleure expérience visuelle et réduisent l’effet de latence dans les gestes effectués, ce qui peut aider à prévenir la cybercinétose.
Garder une bonne posture
Une posture droite et stable pendant l’utilisation de la réalité virtuelle peut contribuer à minimiser les symptômes désagréables. La position assise peut être conseillé en cas de casque de mauvaise qualité ou de développement de qualité médiocre.
Éviter les mouvements brusques
Lors de l’utilisation de la réalité virtuelle, il est préférable d’éviter les mouvements rapides de la tête qui pourraient aggraver les symptômes. Ceci est aussi influencer apr la qualité des casques.
Vérifier les paramètres de confort
Plusieurs modèles de casques de réalité virtuelle offrent la possibilité d’ajuster divers paramètres, incluant la luminosité, le contraste et la distance interpupillaire, afin d’améliorer le confort visuel. Un autre confort est la répartition du poids de la batterie qui devrait plutôt être sur l’arrière de la tête pour éviter des tensions cervicales du au poids qui se trouve devant dans le cas de casque autonome de moyenne qualité. Enfin, un autre paramètre est l’épaisseur et la qualité de la mousse sur le visage pour un meilleur confort sur le visage et optimiser l’expérience..
Savoir s’arrêter
Si les symptômes de cybercinétose persistent malgré toutes les précautions, il est préférable de cesser immédiatement l’utilisation.
Mais alors, quel casque faut-il choisir ?
En ce qui concerne les casques de réalité virtuelle, la qualité joue un rôle essentiel dans la prévention de la cybercinétose. Les casques plus avancés technologiquement, tels que le « Picco 4 », le « HTC Vive Pro » ou le « Focus 3 », sont conçus pour offrir une expérience immersive de haute qualité avec un suivi précis des mouvements et une meilleure résolution visuelle, peu de latence dans les mouvements, ce qui peut réduire les risques de malaise.
De plus, la manière dont les scénarios virtuels sont conçus par les éditeurs peut également influencer la survenue de la cybercinétose.
Quel est l’intérêt de bien concevoir ses scénarios ?
Dans le contexte de la formation en santé, la plupart des éditeurs utilisent des environnements virtualisés plutôt que de tirer parti de la puissance de la réalité virtuelle en adoptant une approche praxéologique de l’apprentissage. L’objectif principal est d’offrir une formation optimale aux apprenants dans un environnement de travail similaire, ce qui rend crucial la reproduction précise à échelle réelle de leur contexte réel (conformément à Rogalski, 2015) afin de faciliter la transposition didactique.
Par conséquent, les futurs professionnels de santé doivent être immergés dans un contexte authentique, leur permettant de se déplacer et d’interagir avec des objets de la même manière qu’ils le feraient dans la réalité, en manipulant avec précision et coordonnant des actions à l’aide de leurs deux mains virtuelles. Cette approche facilite l’acquisition pédagogique, l’ancrage et la transposition des gestes acquis ainsi que la gestion spatiale des gestes, grâce à une meilleure rétention mémorielle par le cerveau impulsée par le développement de scénarios de qualités associés à des casques haute performance.
Il serait ainsi contre-productif de se limiter à l’utilisation d’une seule manette agissant comme un “pointeur laser” pour sélectionner uniquement des objets, de choisir des actions ultérieures et de répondre à des quiz, en raison de la relation complexe entre les coûts de développement, la qualité graphique et l’intérêt pédagogique.
Dans quelle position se mettre pour réaliser la réalité virtuelle ?
Bien que s’asseoir sur une chaise puisse réduire les risques de cybercinétose, cette position assise ne favorise pas la mémorisation des postures professionnelles et gestes, alors même que l’objectif de la réalité virtuelle est de favoriser une rétention mémorielle multisensorielle. Adopter la même posture professionnelle que dans la réalité clinique de travail, est en faveur de l’apprentissage et la formation des futurs soignants.
En conclusion, pour profiter pleinement de la réalité virtuelle tout en minimisant les risques de cybercinétose, il est recommandé de choisir des casques de haute qualité, de privilégier des scénarios virtuels stables fluides, et basés sur la praxéologie de l’apprentissage, de respecter les bonnes pratiques d’utilisation et d’être à l’écoute de son corps en cas de symptômes désagréables pour profiter pleinement de cette innovation pédagogique.
Pour en savoir plus sur comment intégrer la réalité virtuelle dans un parcours de formation des étudiants infirmiers, lire cet article: [APC 5] Comment créer un parcours de formation intégrant la réalité virtuelle ?